– 12 décembre 2023 –
Avec le mois de décembre, il est difficile de ne pas jeter un regard rétrospectif sur l’année écoulée et d’échapper à un bilan, nécessairement provisoire, à la veille d’une nouvelle année.
Depuis le 7 octobre dernier, l’année 2023 s’achève dans un déluge de fer, de feu et de sang qui ne peut manquer d’effrayer. Il ne doit pas cependant occulter ni faire oublier les autres événements de l’année. Certes, ce que retiennent de l’actualité internationale les chaînes d’information en continu n’est guère rassurant. Ce sont principalement les conflits et les guerres, les grandes catastrophes naturelles, entre tremblements de terre et inondations. Et que dire de l’actualité nationale ? Inflation, règlements de compte mafieux dans quelques grandes villes, tapages parlementaires, assassinat terroriste et haineux et – à nouveau – sécheresse ici et inondations là.
Il faut s’extraire de ces nombreuses informations anxiogènes qui, pour être bien réelles, ne peuvent pour autant rendre compte de toute la réalité et, disons-le, du bonheur et de la joie de vivre, quoi qu’il arrive, envers et contre tout.
Ne pouvons-nous pas regarder l’année qui s’achève avec moins de noirceur et plus de lumière ? Les difficultés sont réelles, et les projets promus par le gouvernement et le Président de la République n’aident guère à leur solution. Les difficultés économiques et commerciales ainsi que la hauteur de la dette publique de notre pays ne peuvent être résolues seulement par l’allongement de la vie professionnelle, la précarisation des conditions d’emplois ou la stigmatisation des immigrés.
Un travail décent et des conditions de travail et de vie dignes ne se négocient pas. Ils doivent être encadrés par le droit, et leur égalisation dans le progrès est un devoir moral pour tous. Le mouvement social du printemps 2023 n’exprimait pas autre chose. Sans jamais céder à la surenchère bavarde, toujours uni et manifestant dans l’ordre, ce mouvement remarquablement encadré par les principales centrales et confédérations syndicales a démontré à la France toute entière et aux autorités exécutives et parlementaires que manifester pour une cause juste peut se faire autrement que dans le désordre et la chienlit, sans casse.
Mais qu’avez-vous obtenu ? me fait-on souvent remarquer. L’âge du départ à la retraite a bel et bien été repoussé, alors à quoi bon ? S’en tenir à ce constat premier, c’est méconnaître comment cheminent les idées et se créent les dynamiques des lendemains. Pénibilité, risques pour la santé, fractionnement des horaires se retrouvent ainsi depuis peu à l’ordre du jour de la négociation sociale.
Le mouvement syndical a retrouvé sa centralité dans le champ social français, il doit encore la travailler pour la conserver, élargir et rajeunir sa base militante. Au-delà, c’est la démarche collective, le goût du débat et de la discussion libres qui reprennent force et vigueur. Il faut rompre avec la verticalité imposée des élites comme avec la posture tribunitienne et populiste.
Dans les relations du travail comme dans la vie publique, nous avons besoin de l’expérience et de l’intelligence de toutes et de tous pour progresser, à Créteil comme ailleurs.
Bonnes fêtes à toutes et tous !
Ce billet a été initialement publié dans le numéro de décembre de Vivre Ensemble, le magazine municipal de la ville de Créteil.