– 26 avril 2022 –
Pour le fédéralisme – Fédéchoses, revue trimestrielle de débat et de culture fédéraliste, Presse fédéraliste à Lyon, n°192, mars 2022
Nos contemporains et concitoyens ne voient et ne retiennent de la vie politique, le plus souvent, que les périodes électorales, les principaux partis, mouvements et personnalités en présence. Moins évidentes à tracer et à suivre dans leurs pérégrinations, sont les sources des idées qui finalement, émergent ici et là, disparaissent ou ressurgissent à nouveau. Pour celui ou celle qui s’attache ainsi au fond plus qu’à l’écume, qui entend « faire des choses » et non seulement les subir, les revues – y compris confidentielles – sont toujours un moyen de suivre cette vie souterraine des idées politiques et, éventuellement, d’en être acteur.
Recevant il y a quelques jours la dernière livraison de Fédéchoses, j’ai plongé avec grand plaisir dans cette lecture toujours passionnante, et pas seulement parce qu’y sont reproduits quelques articles d’amis (Boulouque, Lefebvre, Krakovitch, …) parus dans L’OURS !
Après un éditorial consacré au second tour de l’élection présidentielle invitant chacun à utiliser le bulletin Macron pour barrer la route à Le Pen, et qui suggère aussi des modifications substantielles de la Constitution de la Vè République française, la revue rend compte dans son « focus » d’un colloque tenu en février dernier sur les identités mais aussi de très nombreuses autres situations et thèmes dans le temps comme dans l’espace sous la thématique générale des identités, de leur multiplicité face au mythe de l’indivisibilité.
Un dossier sur l’avenir de l’Europe, constitué là encore de contributions très diverses, sur le conflit en Ukraine, les Balkans ou la défense européenne, permet de faire un point d’étape, alors que s’achève dans quelques jours la Conférence sur l’avenir de l’Europe qui n’épuisera pas le sujet pour autant.
Il faut signaler les lignes très sensibles de Silvia Romano sur Berty Albrecht. Si elle ne renouvelle pas fondamentalement l’histoire de Berty Albrecht (ce n’est pas son objet), elle en éclaire cependant très bien l’engagement fédéraliste et européiste et celui d’Henri Frenay.
Enfin, à l’occasion de la Présidence française de l’Union européenne, Robert Belot signe un beau plaidoyer pour l’enseignement d’une histoire européenne, qui ne serait pas que l’addition des histoires nationales, mais pleinement insérée dans celles-ci comme dans l’histoire mondiale. On se souvient qu’Alain Lamassoure ces dernières années s’est beaucoup investi dans cette noble cause, pour un résultat – hélas ! – mitigé. Belot met en évidence les spécificités françaises en ce domaine, les résistances plus ou moins avouées, y compris à l’intérieur de la corporation des historiens.
Une fois de plus, cette revue modeste poursuit inlassablement sa participation au débat politique, loin des luttes électorales certes, mais sans doute plus fondamentalement !