– 18 janvier 2021 –
Nous avons consacré un dossier substantiel au Covid dans la dernière livraison de Recherche socialiste (n°92-93, juillet-décembre 2020), la revue éditée par l’Office universitaire de recherche socialiste (OURS) parue ce mois de décembre 2020. En plus de ce dossier, quelques articles d’actualité sur les dernières municipales (Arthur Delaporte), sur l’extrême droite et un « voyage en Facholand » (Sylvain Boulouque) et les propos principaux tenus à Blois lors d’un débat organisé par l’OURS lors de la dernière université d’été organisée par le Parti socialiste (PS) le 29 août sur l’expérience d’un parlement « confiné » (Marie-Pierre de La Gontrie, Jean-Pierre Sueur, Olivier Taravella et Philippe Quéré) complètent cette livraison. Il faut mentionner aussi une rubrique « Histoire » conséquente achève le numéro, consacrée au Congrès de Tours (décembre 1920) qui vit la majorité de la SFIO créée la SFIC/Parti communiste, tandis qu’une minorité autour de Léon Blum fit le choix de « garder la vieille maison » dont est issu l’actuel Parti socialiste.
Concernant le dossier sur le Covid, Alain Bergounioux s’attache dans son avant-propos à décrire la situation de la gauche en France, affaiblie et profondément divisée, mais aussi sur la nécessité d’affirmer plus que jamais l’approche et la méthode sociales-démocrates, via un agenda clair et intelligible par tous. Les différents articles qui, en 130 pages, constituent ce dossier sont une contribution directe à ce projet de moyen terme. Ils abordent et évaluent les différents pans des actions menées ou celles vers lesquelles il conviendrait de s’orienter. Il n’est pas possible de rendre compte ici de tous, je souhaite cependant saluer l’intérêt de la contribution, pour moi magistrale, de l’ancien Commissaire au Plan (1988-1992) Pierre-Yves Cossé, qui présente les principaux impacts macro-économiques durables et les mutations des capitalismes qui leurs sont corrélés. Il souligne justement les fragilités françaises, antérieures au déclenchement de la pandémie mais aggravées par elle, et la faiblesse du plan de relance et de modernisation, dans son ampleur, dans son process d’élaboration et dans les outils et les acteurs mobilisés. Isabelle This-Saint-Jean pour sa part soutient l’intérêt dans la période d’une prise en compte pluridisciplinaire du changement climatique et environnemental et la nécessité d’intégrer cette exigence dans un projet politique global de « développement durable ». Pour ma part, je m’efforce dans cette livraison de dégager les principales caractéristiques des relations internationales dans la période, en particulier les avancées lentes mais significatives de l’Union européenne et le rôle grandissant d’acteurs non-étatiques sous des formes en évolution. J’insiste aussi sur la nécessité de repenser les organisations internationales et multilatérales en les renforçant, notamment en appuyant l’action et les efforts des Nations-Unies (et des agences spécialisées qui leurs sont liées) sous la houlette d’Antonio Guterres.
En 200 pages, sans nier ni tourner le dos au passé mais à l’inverse en s’appuyant sur le capital et la richesse de luttes et d’expériences qu’il représente, ce numéro de Recherche socialiste, dont la maquette a été rafraichie, affirme la volonté de l’OURS d’affronter positivement l’avenir !