– 5 janvier 2021 –
L’année 2020 s’achève et au nom de tous les conseillers municipaux de notre groupe, je me permets de vous souhaiter une bonne et heureuse année 2021, pour vous, votre famille et tous vos proches !
2020 aura été une année particulièrement perturbante, avec le développement de la pandémie de covid-19 à l’échelle du monde et en fin d’année le choc de crimes odieux commis en France, l’un sur un enseignant respecté, les autres dans un lieu de culte. Pour chacune et chacun de nous, cela génère une inquiétude protéiforme, qui concerne à la fois la situation économique et financière générale, la perspective de troubles sociaux, et la crainte pour la sécurité de chacune et de chacun.
Des nouvelles européennes encourageantes
Dans ce contexte de grand trouble de toutes et tous, de bonnes nouvelles nous sont cependant venues du dernier Conseil européen des 10 et 11 décembre 2020, au cours duquel les Chefs d’Etat et de gouvernement ont convenu d’un plan de relance 750 milliards EUR, qui permettra aux autorités exécutives de chacun des Etats membres de financer des plans de relance nationaux et partant, d’amortir les effets les plus dramatiques de la récession dans nos pays.
Cela ne résoudra pas tous les problèmes, hélas ! Et il appartient, démocratiquement, à chacun des Etats membres de mettre en œuvre l’application de cette relance pour ce qui le concerne. La mise en place de ce Plan européen pose néanmoins, parmi beaucoup d’autres, la question du fonctionnement du mécanisme de conditionnalité pour l’attribution des fonds européens. La Hongrie et la Pologne, mais aussi d’autres Etats membres, connaissent depuis des années une évolution préoccupante quant aux libertés et droits individuels et collectifs. Pourront-ils être sanctionnés et ne pas recevoir ces subsides ? La façon dont l’Union européenne et ses institutions y répondront doit faire l’objet de la plus grande attention de tous les citoyens européens dont nous sommes tous.
Dialectique de la sécurité et des libertés
Dans cette période troublée et dangereuse, la tentation d’assurer l’ordre social par un contrôle accru sur les activités des uns et des autres est forte pour les pouvoirs en place, y compris ici en France. Les actes terroristes de ces dernières années ont renforcé cette aspiration et cette tendance à toujours plus de « sécurité ». Les projets de loi en discussion sur la « sécurité globale » et sur le « séparatisme » relèvent de cette tentation de contrôle excessif, aussi suscitent-ils légitimement partout en France et dans tous les milieux défiance, protestations et manifestations. Les experts d’un des organes des Nations-Unies s’en sont même émus. Les forces de l’ordre, de police comme de gendarmerie, sont au service des lois et de l’ordre républicains, parfois dans des conditions d’exercice difficiles, elles n’en sont pas l’origine. La responsabilité du gouvernement qui propose et des assemblées parlementaires qui votent est ici première. Avant tout changement ou modification de loi en ce domaine, rappelons-leur le sage conseil qu’énonce Montesquieu à travers l’un de ses personnages dans les Lettres persanes : « n’y toucher que d’une main tremblante ». Pour être pleinement acceptée et pour qu’elle devienne réellement la règle commune, la loi doit être largement délibérée, appropriée par celles et ceux qui devront l’observer, et non imposée.
L’année 2021 qui s’ouvre est incertaine certes, elle sera sans doute parfois difficile, mais c’est que rien n’est joué par avance, le futur est ouvert. C’est à chacune et à chacun de nous qu’il appartient, positivement, d’y faire et d’en faire quelque chose. Avec énergie. Avec courage. Ensemble. Bonne et heureuse année 2021 !
Ce billet a été initialement publié dans le numéro de janvier 2021 de Vivre Ensemble, le magazine municipal de la ville de Créteil.