– 13 décembre 2022 –
Il y a près d’un an, après la longue phase de pandémie, je nous invitais tous à « retrouver l’optimisme »1. C’était quelques semaines avant les débuts de la nouvelle agression russe contre l’Ukraine, avant l’inflation galopante, avant aussi ce que nous avons vécu comme une crise aigüe sur les carburants.
La tentation est grande de céder à un certain découragement. Prenons cependant le temps de raisonner. Chaque génération a son lot de difficultés et de défis à assumer. Les précédentes, ici en France, et tout autant partout ailleurs dans le monde, ont eu à relever de bien nombreuses épreuves, et parfois plus vitales encore. Nous voulions croire que tout cela était pour avant et pour ailleurs, mais nous savons désormais que nous devons, nous aussi et aujourd’hui, prendre nos responsabilités et faire des choix difficiles dans des circonstances que nous n’avons pas choisies et pour des résultats incertains.
Quelques mots sur l’énergie
Il en est ainsi pour l’ensemble des questions énergétiques qui nous touchent tous, pour le chauffage et la cuisine, mais aussi pour nous déplacer et pour permettre à l’ensemble de nos industries et à l’économie de fonctionner. La guerre en Ukraine et un mouvement social dans les raffineries en septembre et octobre ont focalisé l’attention des médias et considérablement affecté nos déplacements et nos revenus. Mais nous savons tous que les ressources et les réserves en hydrocarbures ont des limites et que les coûts de prospection, d’extraction et de traitement sont de plus en plus importants. Aussi le renchérissement de leur coût global est-il écrit depuis des décennies, en dépit de prix maintenus longtemps artificiellement bas. L’ajustement qui intervient depuis quelques mois est brutal, particulièrement pour les consommateurs finaux que nous sommes, mais il n’est pas surprenant.
Lutte contre le changement climatique
L’incapacité des sociétés humaines à respecter le « code de conduite » du Traité de Paris et la difficulté à convenir des efforts différenciés à accomplir par les uns et par les autres comme l’a illustrée la dernière COP 27 rendent néanmoins urgente une action résolue pour tenter d’éviter une catastrophe planétaire. Cela suppose de réduire drastiquement les hydrocarbures dans notre production et consommation d’énergie. Le Plan d’action de la Ville de Créteil lancé par le Maire Laurent Cathala et son équipe municipale y participe fortement localement, et nous allons poursuivre dans cette voie2. Mais il faut aussi redoubler d’efforts à beaucoup d’autres niveaux. Il faut développer considérablement la production électrique, en particulier à partir d’énergies renouvelables, renforcer les capacités et les interconnections du réseau, améliorer le stockage, organiser des filières industrielles françaises et européennes de production et de recyclage des matériaux nécessaires aux éoliennes, panneaux solaires et batteries. Les investissements à consentir en ce domaine sont considérables, mais il faudra sans doute davantage encore. Le maintien d’un niveau élevé de production électrique nucléaire apparaît nécessaire, à tout le moins pour une période de transition à déterminer.
Tout cela demande de toutes et de tous un effort collectif, tant pour la recherche que pour l’application concrète. Démocratiquement défini et établi, bien conduit et équitablement partagé, ce peut être l’occasion d’une magnifique mobilisation humaine, française et européenne. Il y faut du courage, de l’optimisme et de la détermination, toutes qualités dont nous disposons tous. Avançons !
Ce billet a été initialement publié dans le numéro de décembre 2022 de Vivre Ensemble, le magazine municipal de la ville de Créteil.