– 16 juin 2020 –
Depuis 50 ans, l’Office universitaire de recherche socialiste (OURS) aborde régulièrement dans ses publications comme dans ses événements la question syndicale et le monde du travail. Il s’agit en effet de thèmes consusbstantiels au socialisme, qui est historiquement l’expression politique du mouvement ouvrier soucieux de se libérer d’une relation de travail aliénante. Aussi, naturellement, ses fondateurs autour du président Guy Mollet avaient-ils dans leur schéma de travail initial en 1969 considéré et vu dans le syndicalisme une partie de la « réponse socialiste aux problèmes de notre temps ». Nous sommes encore quelques-uns à penser qu’il le demeure, et que c’est donc pour les militants socialistes une obligation militante que d’être, aussi, des militants et acteurs syndicaux sur leur lieu d’activités et de travail.
Le dossier que nous avons conçu dans cette dernière livraison de la revue Recherche socialiste a un objet immédiat plus modeste. Il se propose simplement de faire « un point de situation » sur le syndicalisme et le mouvement syndical en France, aujourd’hui, après le mouvement « des gilets jaunes » il y a un an et demi et les grèves et blocages de l’hiver passé à l’occasion du projet gouvernemental de réforme des retraites.
Notre propos n’est donc pas de dégager une synthèse mais plutôt – à travers cet état – de nourrir la réflexion commune de notre famille politique et de la gauche française, à un moment particulier d’interrogation et de recherche d’issue(s) collective(s).
Contribuent à ce dossier des amis et collègues universitaires et chercheurs, mais aussi des camarades et responsables syndicalistes qui nous apportent leur regard sur les luttes récentes, la difficulté et les outils de la mobilisation, mais aussi leur réflexion sur la place et le rôle des institutions (parlement, gouvernement,..) et des formations et partis politiques. C’est ainsi qu’à l’OURS nous entendons la recherche : avec les acteurs et par eux, en croisant avec l’approche des « professionnels » de la recherche académique et universitaire.
A côté de cette radioscopie interne et externe du mouvement syndical, nous souhaitions aussi faire le lien avec d’autres formes de mouvements sociaux, en particulier depuis les « gilets jaunes », et rendre compte de la porosité et de la plasticité des thèmes et des formes, de mobilisations à mobilisations.
Enfin, l’action du mouvement syndical se déroule sur les lieux de travail, dans les entreprises, administrations et autres entités de travail. Le syndicalisme doit identifier les autres acteurs en place, particulièrement ceux avec lesquels il est susceptible de traiter et de contracter. A partir de la réflexion sur le management, il faudra prolonger ultérieurement le travail dans une période de fortes restructurations de l’économie capitaliste et financière en France, en Europe et dans le monde.
Henri Rouilleault, acteur engagé, nous permet de revenir sur plus de 30 ans d’évolutions et de changements, particulièrement sous l’action de gouvernements dirigés ou orientés par des camarades socialistes. Ce regard, certes partial, permet à chacun/chacune de nous de réévaluer aussi notre action individuelle et collective au cours de cette période et partant, d’en imaginer pour demain des développements ou des inflexions…
Merci aux unes, aux uns et aux autres de nous aider à diffuser ce travail d’étape pour en préparer demain les prolongements !