Résilience et courage

Résilience et courage
10 décembre 2020 jojo23

– 10 décembre 2020 –

Le début d’automne a été cette année particulièrement doux, permettant ainsi à la nature de déployer toute sa riche palette de couleurs. Flâner à Créteil au bord du lac pendant l’heure autorisée par le confinement était ces jours derniers un spectacle d’une rare beauté.

Passe la nuit

Pour le 11 novembre cependant, grand jour de commémoration nationale, le temps était au gris. Certes, les horreurs qui furent perpétrés pendant quatre ans sur tout le front semblent désormais bien éloignées de nous, surnagent à peine quelques noms de lieux : Verdun bien sûr, le Chemin des Dames,… Qui se souvient encore de la résistance héroïque de Liège, en août 1914, qui ralentit l’avancée des troupes impériales et offrit un sursis de quelques semaines aux troupes françaises ? Une station de métro à Paris – qui née Berlin s’appela désormais Liège – et un dessert – qui de viennois devint liégeois – honorent encore en France l’acte de courage de cette ville fière défendant sa liberté, et aussi la nôtre.

Pourtant, cette horrible guerre fut bien mondiale, et le sol de France fut foulé par des cohortes humaines venues de tous les continents et de toutes les confessions, pour défendre les valeurs et idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité de la République française.

Depuis 2012, le 11 novembre est devenu plus largement la journée du souvenir de toutes celles et de tous ceux qui sont reconnus « morts pour la France », c’est-à-dire aussi de celles et ceux qui, cette année encore et en notre nom, ont défendu les libertés et les droits humains jusqu’à la mort, au Mali ou ailleurs.

Dans cette période où les confinements succèdent aux confinements, entrecoupés de courts interludes, la lutte contre la pandémie et les contraintes qu’elle nous imposent nous font parfois penser à un climat de guerre. Dans son allocution du 16 mars 2020, le Président de la République française Emmanuel Macron l’a énoncé ainsi, réminiscence pâle et lointaine du célèbre discours de Georges Clémenceau du 8 mars 1918 « Je fais la guerre ! ». Pourtant il y a d’importantes différences, et le socialiste Frank-Walter Steinmeier, Président de la République fédérale d’Allemagne, a justement distingué le 11 avril dernier la situation présente d’une guerre : nous ne sommes pas en guerre, dit-il, aujourd’hui « les nations ne s’opposent pas à d’autres nations, les soldats à d’autres soldats. C’est un test de notre humanité ».

Vient l’aube

C’est en effet bien là l’enjeu pour aujourd’hui et pour demain. Et ce « test » -pour reprendre l’expression du Président Steinmeier- comporte plusieurs aspects : qu’en est-il de notre capacité individuelle et collective à endurer changements, difficultés et contraintes nouvelles ? En dépit des difficultés, sommes-nous disposés à défendre et à promouvoir l’humanité pour toutes et tous ? Avons-nous toujours le cœur et l’énergie, ensemble, d’imaginer un monde où chacune et chacun puisse s’épanouir au mieux de ses capacités et talents ?

Cela suppose d’œuvrer dans la durée, à rebours de tout ce qui a dominé les esprits, parfois les cœurs, en tous les cas les grandes décisions et les politiques économiques depuis trop d’années. On (re)découvre ainsi les vertus de la planification, de la gestion à moyen terme, et même des services publics !

C’est ce qu’avec Laurent Cathala, dans l’adversité et le scepticisme souvent, les équipes municipales successives de Créteil ont patiemment et méthodiquement mis en œuvre, c’est ce qu’il nous appartient aujourd’hui de poursuivre, de prolonger et d’approfondir. Venez, nous ne serons pas trop nombreux pour faire vivre et donner force à cet idéal, à Créteil et ailleurs !

Ce billet a été initialement publié dans le numéro de décembre 2020 de Vivre Ensemble, le magazine municipal de la ville de Créteil.